La Fresque « histoire du quartier » a été inaugurée

Projet «  Dessinons ensemble l’histoire du quartier », panneaux d’expression

Au départ, il s’agissait d’embellir le quartier en mettant dans le coup les habitants et les acteurs de l’Amicale Laïque de Côte Chaude. Le mur gris de l’ALCC qui longe la rue André Chénier pour aller au parc de Pinelon serait repeint par des habitants avec l’idée d’y laisser une empreinte du passé et de faire découvrir l’histoire du quartier aux nouveaux habitants.

Les « Samedis Loisirs en Famille » de l’Amicale ont envoyé les enfants faire des recherches au Musée d’Art et d’Industrie lors d’un jeu de piste où ils devaient revenir avec les noms des métiers d’autrefois. Roger Fiasson, personnage emblématique du quartier, a utilisé un diaporama d’anciennes photos pour mettre en image l’époque minière et la livrer « palpable » aux enfants. Un artiste, Malcom Froment, a été mandaté pour mettre en image ce qu’il ressortait de tous les échanges autour de ce projet, c’est-à-dire, la passementerie, la mine sans oublier le clin d’œil à la verdure du parc de Pinelon. Le Musée d’Art et d’Industrie (MAI) a prêté son exposition de photos « La nouvelle vie des ateliers passementiers » qui permet d’ouvrir les

A gauche, Malcom FROMENT, le concepteur. A ses côtés, Antoinette QUINCEY, Directrice du Centre Social

yeux sur ce que chacun voit tous les jours sans le voir. Il s’avère que Côte Chaude est un ancien quartier de passementiers bien avant d’être un quartier de mineurs et le quartier cosmopolite d’aujourd’hui. Toutes les façades des anciennes passementeries sont tournées face au soleil pour avoir un maximum de lumière. Les hautes fenêtres, ouvertes à la lumière du jour et qui éclairaient les métiers Jacquard, sont maintenant coupées en deux parties car les ateliers sont reconvertis en logements. Les maisons qui ont des petites fenêtres sous leurs toits, comme des lucarnes qui font penser à un simple grenier sont des passementeries de métiers à tambours. Les photos de Roger Fiasson et l’exposition du MAI, ont dévoilé que chaque passementerie avait une cour, un jardin,  ou un grand espace vide devant chaque atelier car la lumière du jour devait être captée le plus longtemps possible. L’ensoleillement aurait donné son nom au quartier « la côte chaude ». Ces particularités des maisons stéphanoises est unique au monde mais peu valorisée, peu ou pas sauvegardée, même pas exploitée pour le tourisme. Au moins, maintenant, à Côte Chaude, le clin d’œil est fait avec la participation d’habitants qui ont prêté leur silhouette pour mettre la composition de l’artiste en vie.

Les déboires d’une production collective qui aura mis deux ans et demie pour voir le jour :

La Présidente de l’Amicale, Marie-Andrée VEY-BARBIER découvre le premier cadre

L’avis des habitants a été pris en compte à chaque étape. Que devait retranscrire le dessin de la fresque ? Quel graphisme proposé par l’artiste leur plaisait le plus ? Mais, quand le design a ajouté son empreinte coercitive, les fresques ont été refusées. Il n’était plus question d’une fresque sur la totalité du mur et des panneaux d’expression ont été proposés. De longs échanges ont commencé entre les acteurs de l’Amicale, les parents et les services de la ville afin d’aboutir au choix et au format des cadres d’expression homogènes dans toute la ville. Pour notre cas, une habitante a parlé de « timbres postes » à mettre sur un mur qu’il fallait quand même rénover avant de les recevoir. L’AGASEF a mis en chantier des jeunes qui se sont chargés de rendre le « mur propre ». Enfin, quand les panneaux d’expression ont été posés par les techniciens de la ville, il a fallu attendre que l’artiste soit à nouveau disponible pour prendre en photos les habitants volontaires qui prêtaient leur silhouette. Le projet initial devait aboutir fin 2015. Design oblige, l’issue a été reportée en mars puis en septembre 2016. Le temps de reprendre son souffle entre la fermeture programmée du second centre social du quartier, les échanges avec les uns et les autres, le respect des délais de fabrication des cadres, tenir compte de la météo pour rénover le mur, l’ultime report a été posé pour la fête de quartier au 15 septembre 2017. Dernier contre temps, les pochoirs supplémentaires attendus par l’artiste, pour réaliser la vingtaine de silhouettes, stationnent dans les services de distributions. Frustration à l’extrême pour certains : l’accouchement est repoussé au vendredi 22 septembre à 18h30.  Le jour J à l’heure H, le soleil est venu au rendez-vous sur la côte chaude de Saint-Etienne, accompagné d’élus, afin de mettre à jour cette production collective à la maturité d’un éléphant. Le prochain « bébé pour le quartier », qui souffre aussi d’attendre de voir le jour, est la création de boîtes à livres.